Le dixième dimanche après la Pentecôte
Jean 6, 24-35
Je crois que la plupart des gens sont d’accord à dire que les besoins les plus fondamentaux pour la survie de l’être humain sont l’eau, la nourriture et un abri. Ce sont les nécessités physiques de la survie. Et, parce que nous avons un esprit, en tant que personne croyante je dirais que nous avons également besoin de convictions ou d’espoir qui procurent un but à notre être. Les lectures d’aujourd’hui ont toutes trait à ces choses. Et elles mènent toutes à la prière que Jésus nous a enseignée : “Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour“. Il s’agit d’une demande à Dieu de nous fournir les nécessités de la vie. L’apôtre Paul dit : “Il n’y a un seul corps et un seul Esprit“, et les lectures d’aujourd’hui nous enseignent comment nourrir notre corps et notre esprit.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Je dois admettre que parfois, lorsque je prononce ces paroles, je tombe dans le piège et je ne prie qu’à un seul niveau, celui de la nourriture physique. S’il te plaît Seigneur, j’espère que tu me donneras assez de nourriture physique aujourd’hui sont les paroles qui me viennent à l’esprit. Bien sûr, je me souviens alors du passage de l’Évangile où Jésus dit : “Je suis le pain de vie.” Et je réalise que lorsque le Seigneur nous donne notre pain quotidien, il ne se contente pas de remplir mon estomac. Il m’invite à un voyage spirituel vers l’éternité. Lorsque je ne pense qu’à la nourriture physique, j’agis comme les anciens Israélites qui se plaignaient à Moïse parce qu’ils avaient faim.
En effet, ils avaient faim. Ils n’avaient pas d’abri permanent et leur foi était chancelante. Si chancelante qu’ils commençaient à penser que l’esclavage en Égypte n’était peut-être pas une si mauvaise chose. Ils croyaient que Moïse les avait conduits dans le désert pour les tuer. Heureusement, le Seigneur entendit leur plainte et Dieu dit à Moïse : “Du haut des cieux, je ferai pleuvoir du pain sur vous“. Dieu se montra lui-même dans un nuage et son peuple fut sauvé. J’aime le vers de notre psaume d’aujourd’hui qui dit : “Chacun mangea du pain des forts“.
L’Évangile d’aujourd’hui porte ce miracle de la manne dans le désert à un tout autre niveau. Tout se déroule juste après que les disciples aient assisté au miracle du ravitaillement de 5000 personnes. Et Jésus sembla contrarié par eux. Il voyait qu’ils ne cherchaient pas les bonnes choses. Jésus dit : Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : vous me cherchez, non parce que vous avez saisi le sens des signes extraordinaires que j’accomplis, mais parce que vous avez mangé du pain à votre faim. Travaillez, non pas pour la nourriture qui est périssable, mais pour la nourriture qui dure et qui est source de vie éternelle. Cette nourriture, le Fils de l’homme vous la donnera, parce que Dieu, le Père, a mis sur lui la marque de son autorité J’estime que ces paroles aient surpris les disciples. Car Jésus les invite, ainsi que la foule, à cesser de se préoccuper de leur estomac et de penser plutôt à leur relation avec Dieu. De passer du matériel au spirituel. Telle est l’invitation que Jésus nous adresse à tous.
Les paroles de Jésus suscita soudain la curiosité de la foule qui lui demanda alors : “Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres voulues par Dieu ?” Notez que la foule, déjà familière avec la Loi “Aimer Dieu et aimer to prochain comme toi-même‘, veulent maintenant connaître les œuvres nécessaires pour accomplir la Loi en vue d’honorer Dieu.
Jésus leur répond en disant : “L’œuvre de Dieu attend de vous, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.” Notez que Jésus ne dit pas “les œuvres” aux pluriels, mais “l’œuvre” au singulier. Il insiste sur le fait qu’une seule chose doit être faite, à savoir “de croire en Celui que (Dieu) a envoyé“.
C’est un départ radical pour cette foule. Ils considèrent Jésus comme un saint homme et peut-être un prophète, mais ils ne comprennent toujours pas qu’il est le Fils de Dieu. Ils veulent donc avoir l’assurance que Jésus a l’autorité pour préconiser un changement aussi radical de leur pratique religieuse traditionnelle. Ils veulent un signe, un autre miracle, pour l’authentifier comme le fils de Dieu.
Cela semble idiot, car ils viennent d’assister à un repas servi à 5000 personnes. Que leur faut-il de plus ? Néanmoins, ils veulent un autre signe. Ils lui demandent donc : “Quel signe peux-tu nous faire voir pour que nous te croyions ? Quelle œuvre vas-tu accomplir? Nos ancêtres ont mangé la manne dans le désert, comme le dit l’Écriture : “Il leur a donné à manger du pain venu du ciel.” »
Jésus, reprenant l’exemple de la manne, leur répond ” En vérité, je vous le declare, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain des cieux, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain des cieux. 33 Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
Dans cette courte réponse, Jésus explique à la foule la différence exacte entre suivre la loi et entreprendre un véritable voyage spirituel avec Dieu.
Il leur dit que c’est Dieu, et non Moïse, qui a envoyé la manne. C’est Dieu qui a créé le miracle de la manne. Ainsi, la manne elle-même n’était pas le vrai pain du ciel (v. 32), c’est Dieu lui-même qui est le vrai pain. C’est Dieu qui vous nourrit, corps et âme.
Et Dieu ne vous nourrit pas pour ensuite vous oublier. Il continue à vous nourrir et à vous nourrir et à vous nourrir. Jésus dit : “C’est mon Père qui vous donne le vrai pain des cieux“. Notez le présent de l’indicatif. Oui, c’est le Père qui “donne” et qui continuera toujours à donner.
Car le pain du ciel, le vrai pain de Dieu est incarné. Cela correspond au Prologue de l’Évangile de Jean : ” Au commencement était le Verbe, et le Verbe etait tourne vers Dieu, et le Verbe était Dieu…. Et le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité” (1,1, 14). Le pain de vie de Dieu c’est Jésus!
Ainsi, non seulement le pain du ciel soutient les gens, mais il leur donne la vie. La manne pouvait soutenir la vie physique, mais le vrai pain de Dieu donne la vie éternelle (voir 3,16). En tant que tel, vous êtes invités à un voyage spirituel avec Dieu qui ne se termine jamais, car tous ceux qui croient en Dieu auront la vie éternelle.
Enfin, le champ d’application de ce pain qui donne la vie est large, il englobe le monde entier (v. 33 ; 3:16). La manne a donné la vie aux Israélites, mais seulement de manière temporaire. Le vrai pain de vie donne la vie éternelle – et la donne au monde entier – pas seulement à Israël.
Eh bien, quelle réponse Jésus leur a servie! Et le peuple écouta très attentivement chaque mot. Et l’Esprit Saint est à l’œuvre. En effet, alors que Jésus terminait son discours, la foule répondit du fond du cœur “Seigneur, donne-nous toujours de ce pain la.” “Seigneur, donne-nous toujours de ce pain la..” Leur cœur et leur esprit étaient maintenant ouverts et ils réalisaient que leur désir le plus profond était la vie éternelle. “Seigneur, donne-nous toujours de ce pain la..”
Et Jésus, entendant le désir dans leur cœur, ne put que dire : “Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
J’espère que lorsque vous prierez Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, vous réaliserez que Jésus va vous nourrir de toutes les manières, physiquement et spirituellement, chaque jour, et ce, jusqu’à l’éternité.
Merci à Dieu.
Amen.