Alléluia! Alléluia! Le Christ est ressuscité. Alléluia! Alléluia!
Je me rappelle d’un des premiers cours que j’ai enseigné à l’université: un cours sur la psychologie de la religion. Je me rappelle aussi d’un étudiant qui avait déclaré un jour que la Résurrection, c’était un fait historique. Je ne savais pas trop comment lui répondre, ne voulant pas laisser planer le doute chez les autres élèves que ce genre de déclaration sans équivoque était scientifiquement acceptable et ne pouvait être contesté. Après tout, personne ne peut prouver sans le moindre doute que la Résurrection est vraiment arrivée. Mais je me demande, est-ce que c’est là la vraie question? Quelle différence cela fait-il si on ne peut pas prouver tout ça?
Laissez-moi vous rassurer que, oui, je crois en la certitude historique de la Résurrection. Mais ce qui est encore plus important selon moi, c’est d’essayer de comprendre comment la Résurrection peut encore compter, peut encore faire une différence….pour nous, ici, aujourd’hui. Que veut dire la Résurrection?
Pour Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, il soutient que le Christ est apparu à plusieurs personnes, y compris lui-même; Paul essaie surtout de préserver et de solidifier la foi de ses interlocuteurs. Pour Marie Madeleine, dans ce beau texte de l’évangile de Jean, la Résurrection c’est d’abord et avant tout une rencontre intime et l’accomplissement d’une promesse. Et qu’en est-il pour Jésus? Nous pouvons dire que sa Résurrection, c’est sa victoire finale, son ultime justification. C’est par la Résurrection de Jésus que son message et sa vie acquièrent leur vrai sens.
Bien sûr que la Résurrection nous rappelle cette très grande vérité que la mort n’est pas l’ultime réalité. Mais la Résurrection c’est d’abord et avant tout la manifestation grandiose du pouvoir de Dieu. L’extrait des Actes des apôtres nous le dit: « Et voici que Dieu l’a ressuscité le troisième jour… » C’est assez clair. C’est Dieu qui a fait cette grande et belle chose. La Résurrection n’est donc pas là pour que nous nous sentions confortables et faussement à l’aise dans notre foi, ou pour nous rassurer sur certaines grandes questions existentielles, mais plutôt pour nous mettre sans cesse devant l’évidence que Dieu peut tout faire, que Dieu peut tout changer. Dieu a le pouvoir, même sur la mort. Dieu agit encore et toujours.
Mais même si c’est un Dieu puissant, c’est aussi un Dieu qui nous appelle par notre vrai nom. Marie Madeleine était perplexe et confuse ce premier jour de Pâques il y a si longtemps, en voyant le tombeau vide; elle avait peur. Elle pensait sans doute qu’elle ne reverrait plus jamais Jésus. Elle ne le reconnaît même pas lorsqu’il lui parle. Jusqu’à ce qu’il l’appelle par son nom. Et c’est à cet instant-là que tout change pour elle. C’est son moment pascal à elle. Elle savait que Jésus avait tenu promesse, que la mort n’avait pas—et n’aurait plus—le dernier mot.
Quel est notre moment pascal à nous ? Entendons-nous le Christ ressuscité nous appeler par notre nom? Et comment allons-nous choisir de répondre? Avec indifférence, ou avec espoir et certitude? Oui, il est vraiment ressuscité, même si nous ne pourrons jamais le prouver. Mais est-ce vraiment nécessaire? Alléluia!