
En ce temps de pandémie où le carême est devenu une réalité quotidienne un peu lourde, j’avais bien hâte d’entrer dans la liturgie du Temps pascale. Ceci dit, vu le contexte actuel, ce temps liturgique s’impose autrement qu’à notre habitude et je crois que c’est une Bonne Nouvelle pour nous.
Je m’explique.
Pour moi et certainement pour vous aussi, c’est la première fois que je fais vraiment l’expérience d’entrer dans le Temps pascal avec un cœur plutôt lourd, coincé, angoissé, triste, rempli d’incompréhension et d’incertitude. Ironiquement, je crois que c’est peut-être la meilleure disposition intérieure à avoir en ce temps liturgique puisqu’il reflète dans un certain sens le vécu des premiers disciples à la suite de la crucifixion de Jésus. La personne qu’ils suivaient et qui les inspirait est morte. Ils ne savent plus quoi faire. Ils ont peur de mourir comme Jésus. Ils s’enferment d’abord en eux-mêmes et ensuite physiquement aux cénacles. Un peu comme eux, nos points de référence ont changé en plus de vivre dans la peur (pour certain) et l’enfermement (pour tout le monde).
Considérant que le Temps pascal est en un certain sens celui de l’improbable et de l’imprévu puisqu’il nous montre un Jésus qui apparait à ses disciples après sa mort dans leur enfermement intérieur comme physique. Considérant que nous sommes déjà au 49e jour avant la fête de l’Esprit-Saint, la Pentecôte. Je crois que nous devrions, tout un chacun, être bien attentif dans nos vies à cette « brise légère » qui nous pousse à l’unité, la fraternité, la joie, la paix et qui nous inspire la justice, le beau, le bon, le vrai en vue du bien commun, car nous remplissons plusieurs mêmes conditions que les premiers disciples à l’heure actuelle.
Au cours des prochaines semaines, je nous invite vraiment à méditer les textes du jour qui nous aideront à nous laisser faire et défaire, construire et déconstruire, à nous laisser façonner comme l’argile dans la main d’un potier. Nous sommes tous personnellement invités à répondre à cette invitation de sortir de nos enfermements intérieurs, de notre zone de confort, de nos habitudes comme au temps des premiers disciples.
— Marie Lyne Boucher