
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. (St. Jean 6, 45)
Dans mon texte de jeudi dernier, je vous ai parlé que la Paix, dans une perspective de foi, est vue comme une certitude que l’Amour en personne est là malgré nos divers ressentis, émotions, détresses psychologiques. Je vous avais donné l’image biblique qui pour moi s’y réfère le mieux c’est-à-dire que l’Amour est à nos côtés que nous marchions sur des eaux calmes ou sur des eaux en perpétuelles tempêtes.
Cette semaine, j’avais vraiment envie de parler de la liberté afin de nous aider à utiliser ce temps de confinement pour nous brancher sur le poste de radio plutôt que de rester seulement à l’écoute du CD que nous ne pouvons plus écouter comme à notre habitude. Pour arriver à parler de liberté dans la perspective de la résurrection, je dois parler de l’identité de Jésus. Je sais… je vais pousser loin un peu, mais la liturgie Pascale nous confirme quelque chose de grand… Jésus est bel et bien le fils de Dieu. Il est complètement humain en ce sens qu’Il a vécu, qu’Il est bel et bien mort et a souffert sa passion, mais Il est surtout celui qu’Il a dit qu’Il était… le fils de Dieu.
J’ai souvent été impressionné par la liberté que vivait Jésus vis-à-vis le regard des autres et surtout envers celui des autorités juives, de la loi juive. Pourquoi certains regards, certaines paroles ne l’importaient pas, ne l’atteignaient pas tandis que d’autres oui ? D’où lui vient cette liberté ? Parce que moi tous les regards et paroles m’importent et m’atteignent et je me sens beaucoup plus oppressé et dépendant de ceux-ci que libre ! Un jour j’ai compris que ce qui rendait Jésus vraiment libre, c’est qu’Il connaissait son identité. C’est ça qui lui a permis de répondre à sa vocation qui était d’Aimer sans frontière, d’incarner l’Amour en parole et en acte, de nous montrer un visage plus juste et ajusté de qui est son Père, notre Père.
Je me suis donc mis à son école.
Apprendre à se brancher sur le poste de radio.
Et si j’essayais, dans ce temps de confinement, de demander à l’Esprit-Saint de me révéler mon identité… qui je suis aux yeux du Père… de quelle façon je suis aimé ? Et si j’essayais d’être en ligne direct et d’agir pour plaire à ce regard d’Amour ? Est-ce que, un peu comme Jésus, je peux honorer ma tradition en répondant à ces inspirations qui murissent en moi ? Est-ce que ce regard qui m’appelle à sortir de ma zone de confort, à me créer de nouveaux points de repère me permet d’aimer, d’une façon parfaitement imparfaite, sans frontière et d’incarner l’Amour en parole et en acte de façon à montrer aux autres un nouveau visage du Père ? Si Jésus l’a fait, que mon réel désir est de le suivre et que je lui ai donné autorité sur ma vie… normalement ça devrait aller non ?
Angoissé ? Je comprends… les premiers chrétiens l’ont été aussi. Alors n’oublie pas que dans la perspective de la foi, la Paix est la certitude que l’Amour en personne nous accompagne. Répondre à sa vocation c’est devenir ce pour quoi nous avons été créés, pensés, réfléchis et ce n’est pas d’entrer dans un cadre. Chacun de nous a un appel personnel et personnalisé qui unit et utilise tout ce qui est déjà en nous.
— Marie Lyne Boucher