
Car c’est le Dieu qui a dit : “Que la lumière brille dans les ténèbres”, qui a brillé dans nos cœurs pour donner la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ. -2 Corinthiens 4:6
Chaque fois que j’entends un langage biblique ou liturgique sur la lumière qui brille dans les ténèbres, je repense aux nuits difficiles et sombres de la fin de l’année 2015, lorsque la prière du soir était ma bouée de sauvetage. Le 5 novembre 2015, la maison de mes parents dans laquelle j’avais grandi, et où mes parents vivaient encore, a brûlé dans un incendie. Heureusement, il n’y avait personne à la maison : mes parents étaient absents, et mon frère et moi étions partis à l’université. Mais le changement soudain qui consiste à ne plus s’inquiéter d’un devoir d’histoire de la musique, mais à se demander si son chat est vivant, et à ne pas savoir où ses parents vont dormir ce soir, a tendance à bouleverser sa vie. Et cela ébranle certainement votre foi.
Jusqu’alors, ma foi était centrée sur un Dieu victorieux : des chants que je chantais aux prières que je faisais, j’avais pleinement confiance que Dieu me protégerait, ainsi que ceux que j’aimais, tant que je resterais fidèle. Mais cela ne ressemblait certainement pas à une victoire. Je ne savais plus comment prier.
J’ai “emprunté sans demander” un livre de prières à la chapelle de mon collège (PSA : n’essayez pas ça à la maison, les amis. Je ne veux pas que Deborah s’énerve contre moi parce que vous avez été inspiré pour voler des livres de prières de la cathédrale), et la prière du soir est devenue ma bouée de sauvetage, mes mots quand je n’en avais pas. La liturgie ne s’est pas dérobée à l’obscurité. Elle n’a pas essayé de prétendre que la “nuit” et toute la difficulté métaphorique qui l’accompagne n’existait pas, ou qu’elle serait chassée si seulement nous priions de la bonne manière. L’espoir qu’elle offrait n’était pas une promesse superficielle de bonheur perpétuel qu’elle ne pouvait pas tenir. Au contraire, la lumière de Dieu brillait comme une bougie dans l’obscurité. Elle n’a pas vaincu les ténèbres dans un grand éclair, mais c’était quelque chose à quoi il fallait s’accrocher. Le matin était encore loin, mais elle continuait à briller.
J’imagine que pour beaucoup d’entre nous, cette saison d’instabilité, de peur et de chagrin nous rappelle d’autres saisons sombres de notre vie. C’est une période difficile, lourde, et nous n’avons aucune idée de quand le matin viendra enfin. L’espoir ressemble à quelque chose de différent lorsque, à Pâques, nous nous réveillerons devant un Christ ressuscité, mais sans rassemblement ; une église vide qui ressemble au tombeau vide. Mais je pense que la prière du soir peut nous aider.
Nous n’avons pas besoin de nous enfoncer dans une célébration creuse. Il n’est pas nécessaire d’inspecter soigneusement notre monde pour y déceler des points positifs. Notre lumière dans l’obscurité est suffisante.
Et l’obscurité a quelque chose de beau à nous montrer. La lumière qui éclaire notre obscurité – la lumière qui reste avec nous jusqu’au matin – n’est pas seulement une force impersonnelle d’espoir ou de paix. C’est la présence même de Jésus-Christ qui reste avec nous pendant la nuit. La plus belle chose que j’ai apprise pendant ma période d’obscurité est la vérité que Jésus souffre, non seulement pour nous, mais avec nous. Avant de redécouvrir Dieu au milieu de mes ténèbres, je n’avais connu Dieu que comme triomphant. Et oui, la souffrance de Jésus signifie que la mort n’a plus le dernier mot, mais Jésus a aussi souffert avec nous, en solidarité avec toutes les douleurs et les difficultés que nous rencontrons.
L’une de mes lignes préférées de la Prière du soir est la collecte : “Sois notre lumière dans les ténèbres, Seigneur, et dans ta grande miséricorde, défends-nous contre tous les périls et dangers de cette nuit ; pour l’amour de ton Fils unique, notre Sauveur Jésus-Christ. En cette saison où chaque jour semble être un moment comme un autre de cette nuit apparemment interminable, que notre Sauveur souffrant soit votre lumière. Jésus est avec vous dans les ténèbres, tenez-le comme une bougie.
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Alex M. Griffin
[Note de la rédaction : Si vous n’avez pas la possibilité d'”emprunter” un livre de prières, vous pouvez trouver le formulaire que nous utilisons à la Cathédrale ici : https://www.montrealcathedral.ca/fr/en-semaine/, Vous pouvez trouver les lectures quotidiennes à https://lectionary.anglican.ca].
Commentaire (1)
Raymonde says:
3 avril 2020 at 16:12Je retiens de cette méditation: “Pas nécessaire de chercher … les points positifs. Notre lumière dans les ténèbres suffit.”