
Il y a quelques semaines, une abondance de neige recouvrait encore le sol de la forêt où mon partenaire et moi nous rendons régulièrement pour nous promener au nord de Joliette. Une généreuse pépinière de graines de pin se trouve sur la neige, une promesse de printemps et de nouvelles pousses à venir. Curieux, j’en ai cueilli quelques-unes et je les ai plantées dans un pot. L’une d’entre elles s’est levée et mesure maintenant un centimètre de haut.
Nous avons souvent marché dans ces bois, nos pas marchant doucement sur la mousse de printemps ou plus bruyamment en écrasant les feuilles mortes de l’automne. Cependant, je n’avais jamais remarqué auparavant ces minuscules arbres nouveau-nés, cachés dans le sol de la forêt. Je me suis demandé combien de fois j’avais manqué leur beauté, et leur promesse d’espoir.
Alors que la crise actuelle continue de se dérouler autour de nous, nous déracinant de notre routine quotidienne, je me demande également quelle graine de vérité se trouve au cœur de cet événement. Quelle sagesse s’enracinera au milieu de cette crise ? Remarquerons-nous la beauté des petites choses, la lumière du soleil ruisselant dans une fenêtre et le geste d’amitié qui nous rappelle notre lien avec la terre et entre nous ? Écouterons-nous avec notre cœur, afin de pouvoir entendre la voix des sans-voix et de ceux qui luttent contre le désespoir par manque de soutien matériel et émotionnel, dans un monde qui, en fin de compte, n’a pas de frontières. Et à travers tout cela, nous souviendrons de la racine profonde de l’amour par laquelle nous trouvons notre être.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. (Jean 1, 9-14)
— Sheena Gourlay