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Des liens qui lient et des liens qui libèrent

Dans un coin de ma chambre d’amis, il y a une pile d’albums photos usés. À l’intérieur, des photos de ma famille : mon enfance, mes parents, mes grands-parents, parfois à la maison, parfois dans des endroits étranges et imprévisibles.Ma propre famille a conservé remarquablement peu de ce matériel, ce que je regrette, c’est pourquoi je suis toujours heureuse lorsque j’entre chez un ami et que j’y trouve un mur avec une longue série de photos : des grands-parents et des arrière-grands-parents et même quelques parents plus éloignés, solennels sous le regard de l’appareil photo dans leurs costumes rigides et leurs robes fluides. Ma propre famille a conservé remarquablement peu de ce matériel, ce que je regrette, c’est pourquoi je suis toujours heureux lorsque j’entre chez un ami et que j’y trouve un mur avec une longue série de photos : des grands-parents et des arrière-grands-parents et même quelques parents plus éloignés, solennels sous le regard de l’appareil photo dans leurs costumes rigides et leurs robes fluides. J’aime les regarder dans les yeux et me demander : qui étaient ces gens, et quel héritage ont-ils transmis aux personnes que j’aime maintenant ?

Les lectures d’aujourd’hui nous apportent l’ouverture de l’Évangile de Matthieu, qui contient la généalogie de Jésus. L’Écriture contient de nombreuses généalogies de ce type, de longues listes de noms archaïques proposées avec (tout au plus) un commentaire en réserve : les redoutables “engendrements”. La plupart des lecteurs les explorent en se plongeant dans l’histoire de chaque personne, pour voir ce qui pourrait en être déduit, ou les passent complètement sous silence.Mais aujourd’hui, j’ai trouvé mon attention attirée par ce verbe : engendré.

Ces généalogies sont là parce qu’elles font une affirmation : Nos actes ont des conséquences. Qui nous sommes et ce que nous faisons ont de l’importance. Et elles sont importantes d’une manière imprévisible. Rahab est incluse dans la généalogie de Jésus non pas parce qu’elle était une prostituée, mais parce qu’elle a courageusement utilisé sa position (en tant que prostituée) pour aider le peuple d’Israël à entrer en Terre promise. Elle n’a pas laissé sa dégradation la définir, mais elle s’est conduite de manière à ce qu’on se souvienne d’elle non pas comme une prostituée, mais comme une héroïne. Comme le rappelle Paul Claudel, “Dieu écrit droit avec des lignes tordues”.

Quel engendra cette situation dans laquelle nous nous trouvons ?

Ces généalogies sont là parce qu’elles font une affirmation : Nos actes ont des conséquences. Qui nous sommes et ce que nous faisons ont de l’importance. Et elles sont importantes d’une manière imprévisible. Rahab est incluse dans la généalogie de Jésus non pas parce qu’elle était une prostituée, mais parce qu’elle a courageusement utilisé sa position (en tant que prostituée) pour aider le peuple d’Israël à entrer en Terre promise. Elle n’a pas laissé sa dégradation la définir, mais elle s’est conduite de manière à ce qu’on se souvienne d’elle non pas comme une prostituée, mais comme une héroïne. Comme le rappelle Paul Claudel, “Dieu écrit droit avec des lignes tordues”.

Quelle sera cette situation dans laquelle nous nous trouvons ?Cette spéculation est très présente dans nos esprits ces jours-ci, alors que nous faisons le point sur notre situation, sur ce que nous avons été, sur la manière dont nous pourrions commencer à sortir de la quarantaine. Quelles formes prendra notre vie ? Comment nos actions collectives ont-elles contribué à précipiter cette crise, et quels changements pourrions-nous adopter pour rendre notre société plus juste, notre air et notre eau plus propres ? Allons-nous changer ?

Ces questions sont réelles, car nos choix sont réels. Si vous continuez à lire l’Évangile d’aujourd’hui, vous arriverez à ces mots : En ce temps-là, Jean le Baptiste apparut dans le désert de Judée, proclamant : “Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche”… Alors les habitants de Jérusalem et de toute la Judée allaient vers lui… et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain, confessant leurs péchés. (Matthieu 3,1-2, 5-6). Nous sommes donc confrontés à la double nature de notre histoire : ce que nous faisons et ce que nous héritons a un poids réel, un poids qui façonne ce que nous sommes, la façon dont nous vivons et la nature de ce monde, et que par la grâce de Dieu, l’histoire n’a pas le dernier mot. Nous ne sommes pas pris dans un univers païen, avec son déclin inévitable de l’âge d’or à l’âge d’argent et à l’âge de bronze. Nous sommes plutôt dans un monde façonné par la vie, la mort et la résurrection du Christ ; un monde dans lequel ce qui a été brisé peut être réparé et ce qui a été perdu peut être racheté. Nous pouvons nous repentir, être purifiés et essayer à nouveau. C’est un mystère – le mystère – de la grâce.

Il y a quelques jours, mon ami Mo a attiré mon attention sur un passage de Krista Tippett, qui écrit : “Le mystère est au cœur de la religion. Le mystère résiste aux absolus. Il peut contenir la vérité et la compassion et ouvrir des possibilités dans une relation. Si le mystère est réel, plus réel encore que ce que nous pouvons toucher avec nos cinq sens, l’incertitude et l’ambiguïté sont bénies. Nous devons vivre dans cette situation et lutter ensemble avec ses complexités. Le mystère reconnu est, paradoxalement, humanisant”. (Tiré de Speaking of Faith.)

Et ainsi, comme ces hommes et ces femmes d’autrefois, nous avons reçu la liberté : la liberté de choisir comment nous serons, si nous permettrons à cette période de souffrance de nous pousser plus profondément dans les voies de Dieu. Comment allez-vous embrasser le mystère aujourd’hui? Qu’allez-vous inviter Dieu à faire en vous?

— Deborah Meister

Commentaire (2)

  1. Répondre
    Jean Pierre Tessier says:

    Mme Deborah vous faites erreur pcq l’évangile de ce jour (27 avril 2020) est de St-Jean 6, 22-29 suite à la multiplication des pains… et non pas sur la généalogie de Jésus. Merci.

    • Répondre
      Deborah Meister says:

      Bonjour, Jean Pierre. Bien que vous ayez raison de dire que Jean 6 figure sur le lectionnaire eucharistique, nous lions ces réflexions aux lectures pour la prière du matin et du soir.

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